L'homme aux cheveux blancs |
||||
![]() |
|
|||
Avec l'aimable
autorisation de l'auteur |
||||
|
![]() |
|||
L'homme aux
cheveux blancs Hommage à Georges MOUSTAKI J'ai vu un homme aux cheveux blancs Qui se déplaçait à pas lents Avec une barbe si belle A vous faire croire au Père Noël. A ses yeux mouillés de paresse, A sa voix pleine de sagesse, De druide aux gestes indolents, Je croyais qu'il avait mille ans. Et en vertu de son grand âge, Il aurait pu rester bien sage, Rester tranquillement chez lui Comme ce "Joseph" qu'il a décrit. Mais le Monsieur aux cheveux blancs Est venu vers nous lentement, Et là en guise de repos Il s'est emparé du micro. Et pour porter sa voix paisible Il a pris une arme terrible Qu'il a sorti d'un étui noir Il s'est armé d'une guitare. Et à la foule il a chanté La paix, l'Amour, la Liberté Fustigeant avec lenteur Les salauds et les dictateurs. Il a narré l'air attendri Sa jeunesse à Alexandrie Et les pays qu'il sillonna Et du Brésil et de Bahia. De son regard qu'un vent balaye Il a rallumé le soleil Qui donne la peau basanée Aux fils de Méditerranée. Tel Moïse sorti de la Bible Il condamna d'une voix paisible Avec sa violente douceur L'injustice et les oppresseurs. Il apporta tant de chaleur Qu'il a apaisé ma douleur, M'a redonné l'envie de vivre, M'a donné l'envie d'être libre. Et depuis ce concert je sais Que rien ne sert de se presser Comme le Monsieur aux cheveux blancs : " Qui vit lentement, vit longtemps." Ce Monsieur sage, ce chanteur A l'énergie de la lenteur Que nul ne peut arrêter. Sa force c’est SA LIBERTE. |
||||