L'homme aux cheveux blancs

 
Gilles MICHEL chez lui...

Elle est parfois facétieuse la destinée d’une chanson. Une émotion, quelques notes de musique, des mots simples et justes suffisent à lui faire entamer un long voyage d’oreilles en pavillons.

Gilles MICHEL, Auteur Compositeur Interprète, a écrit une cantilène simple, tendre et émouvante à la suite d’un concert de Georges MOUSTAKI.

Cet opus, très éloigné des standards actuels, porté si joliment par la voix de Sylvie THEÏS est parvenu aux oreilles de Jo qui me l’a adressé.

La prise de son a été assurée par Alain SAUTERAUD. Gibus pour les intimes !

 

Depuis que j’ai écouté cette ritournelle, elle voyage entre tête et cœur musardant quelquefois sur le grain de ma peau. Je vous convie à faire cette tendre balade afin que son odyssée se perpétue.

André.

Concert du 24 avril 2005 à Clermont-Ferrand.
Sylvie THEÏS et Gilles MICHEL lors du spectacle du 24 avril 2005 à Clermont-Ferrand . Photo de Nathalie TIXIER.
 
L'homme aux cheveux blancs
Hommage à Georges MOUSTAKI


J'ai vu un homme aux cheveux blancs
Qui se déplaçait à pas lents
Avec une barbe si belle
A vous faire croire au Père Noël.

A ses yeux mouillés de paresse,
A sa voix pleine de sagesse,
De druide aux gestes indolents,
Je croyais qu'il avait mille ans.

Et en vertu de son grand âge,
Il aurait pu rester bien sage,
Rester tranquillement chez lui
Comme ce "Joseph" qu'il a décrit.

Mais le Monsieur aux cheveux blancs
Est venu vers nous lentement,
Et là en guise de repos
Il s'est emparé du micro.

Et pour porter sa voix paisible
Il a pris une arme terrible
Qu'il a sorti d'un étui noir
Il s'est armé d'une guitare.

Et à la foule il a chanté
La paix, l'Amour, la Liberté
Fustigeant avec lenteur
Les salauds et les dictateurs.

Il a narré l'air attendri
Sa jeunesse à Alexandrie
Et les pays qu'il sillonna
Et du Brésil et de Bahia.

De son regard qu'un vent balaye
Il a rallumé le soleil
Qui donne la peau basanée
Aux fils de Méditerranée.

Tel Moïse sorti de la Bible
Il condamna d'une voix paisible
Avec sa violente douceur
L'injustice et les oppresseurs.

Il apporta tant de chaleur
Qu'il a apaisé ma douleur,
M'a redonné l'envie de vivre,
M'a donné l'envie d'être libre.

Et depuis ce concert je sais
Que rien ne sert de se presser
Comme le Monsieur aux cheveux blancs :
" Qui vit lentement, vit longtemps."

Ce Monsieur sage, ce chanteur
A l'énergie de la lenteur
Que nul ne peut arrêter.
Sa force c’est SA LIBERTE.