Vagabond
Lu dans la presse et les médias
L'avis Rock'n France
 

C’est beau un homme de 72 ans qui chante ‘J’aimerais la Vie’, cela donne espoir en l’avenir et surtout provoque des folies douces qui font les meilleurs disques. Sur 11 plages entre Rio et Paris, Moustaki continue sa balade de nomade sachant apprécier les instants présents. Les airs de bossa incrusté sur ce disque sont aussi contemporaines qu’anciennes ; magique, sensuelles et vivifiantes. Dans une ambiance familière de guitares, de percutions ensoleillées, et enrobé de cordes et de cuivres le métèque reste toujours un grand enfant de mère juive. C’est bien connu que le meilleur sort des vieux pots et reste pure comme l’eau des nappes phréatiques. Le temps passe et la nonchalance de Moustaki l’épicurien dans notre époque si oublieuse des grands artistes porte haut les couleurs du bonheur. Toujours hors mode mais tellement à propos, la flamme que provoque toutes les femmes aux yeux du chanteur trouve grâce sur les titres malicieux que sont ‘Femme Ronde’ et ‘J’ai une Grande Faiblesse pour les Femmes’. Le travail de Francis Hime (créateur d’un label de musique brésilienne) a l’arrangement rend le tout encore plus adorable. ‘Les eaux de Mars’ est repris ici en fin de disque pour rendre hommage à son grand amis Tom Robins et ‘Bahia’ sur une musique de Mario Lima met de la joie pour l’éternité.

 

Libération du 30 septembre 2005
 

Deux ans après son album avec Jean-Claude Vannier, qu'on ne présentera plus comme étant l'arrangeur de Melody Nelson, Georges Moustaki revient à une rondeur plus proche de son image de séducteur du hasard. Enregistré en grande partie au Brésil, Vagabond pourrait ressembler à Chambre avec vue d'Henri Salvador. Il est toutefois différent. Là où Salvador cultivait, à 83 ans, la nostalgie des dentelles et des Latécoère, Moustaki, 72 ans, continue de regarder les jambes des filles avec l'espoir de les voir fondre sous ses airs bossa, samba, etc. Sur un orchestre à vents et à cordes, cette fameuse chimère d'Ipanema, chantée ici avec Paula Morelembaum, ouvre l'album comme une ode aux plaisirs à venir. Elle s'appelle Tom, pour Tom Jobim, dont Moustaki reprend à nouveau les Eaux de mars. Avec la sensualité du vocabulaire de Bernard Lavilliers (Cet amour d'été), ses chansons déclinent souvent les mots «amour» ou «femme». Et quand c'est un nom de ville, il ressemble encore à un nom de muse (Bahia). «J'ai grand faiblesse pour les femmes», avoue le voyageur de l'île Saint-Louis. Mais, passé les airs doux, la tendresse des Mères juives, s'annonce le Soldat en écho du conflit israélo-palestinien. Georges Moustaki, vagabond, car juif errant. Il l'affirme là avec un pacifisme contenu.

Ludovic PERRIN

 
L'Express du 22 septembre 2005
 

Amoureux du Brésil, Georges Moustaki y a enregistré Vagabond, un album tendre rythmé de bossa-nova. Pour L'Express, il commente son album de photos.

A Rio de Janeiro, mi-juin, l'éternel «métèque» enregistrait son nouvel album, Vagabond, avec Francis Hime (arrangeur de Vinicius de Moraes), un disque aux humeurs bossa, tendre, désinvolte, épicurien et aussi grave et engagé. «Le hasard, répétait Cocteau, est un brillant organisateur, explique-t-il, l'œil bleu perçant, le cheveu long et blanc, attablé devant un lait de coco sur une plage d'Ipanema. Je suis tombé sur Francis cet hiver, on avait déjà fait un disque ensemble en 1984... Ce fut d'ailleurs l'une de mes dernières visites au Brésil.» Auteur (pour Piaf, Reggiani, Montand, Barbara...), chanteur, poète, écrivain de polar, joueur de ping-pong, peintre et nomade, Moustaki, nonchalant actif curieux de tout, s'est improvisé photographe pour L'Express. Il raconte son Brésil en quelques clichés. Et les commente avec finesse et philosophie.

«Bien avant mon premier voyage, j'avais déjà en tête le Bahia des romans de Jorge Amado, les livres d'aventures que je lisais gamin, les bossas de João Gilberto... Dès mon arrivée à l'aéroport, en 1972, j'ai senti, comme on disait à l'époque, les "vibrations du pays". Ensuite, Amado m'a offert son amitié et sa ville: je suis devenu bahianais de cœur. Plus tard, à Paris, j'ai rencontré un autre monument : Vinicius de Moraes. Quant à Tom Jobim, pour lequel j'ai écrit Tom dans mon dernier album, nous nous sommes vus à New York. C'est une période où je tentais, en vain, d'adapter Les Eaux de mars. Tom m'a envoyé un télex, a sauté dans un taxi, nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre et il a demandé à la secrétaire de l'ambassade du Brésil son aide pour la traduction. Le morceau a tourné sur les radios dans les deux versions : la sienne et la mienne. J'ai eu un autre succès au Brésil avec Joseph, chanté en portugais par Rita Lee. Puis j'ai écrit Bahia et Bye bye Bahia...»

« J'avais consacré, il y a vingt ans, une chanson à ma fille Pia qui prenait des formes opulentes, mais elle ne l'a pas appréciée et je l'ai mise de côté jusqu'à cet album-ci. Cela m'arrive souvent de laisser reposer un texte. Milord, par exemple, a patienté cinq ans. J'aime les femmes qui résistent à la folie du régime. La Femme ronde est un texte sur les rondeurs voluptueuses, pas pathologiques, sur les modèles de Rubens, de Maillol, de Botero - j'ai bien connu l'une des femmes de Botero. Arriver à faire rimer Rubens et Brassens, qui a chanté La Vénus callipyge, a été une vraie bénédiction.»

« Mon père, Nessim, tenait une grande librairie à Alexandrie, la Cité du livre, où j'ai découvert l'œuvre de Sartre et de Camus. Une de mes sœurs est écrivain, l'autre a épousé un poète, et moi, je parle huit langues mais je suis tombé amoureux du français. J'ai même vendu des recueils de poésie au porte-à-porte pour gagner ma vie… L'an passé, j'ai fêté mes 70 ans à Alexandrie et le consul de France m'a offert ce livre de Vaillant, un dandy de gauche, qui provient de la librairie de mon père. Retrouver cet ouvrage qui a résisté au temps m'a profondément ému. »

« Jorge Amado, qui était profondément athée, m'a présenté un jour un haut dignitaire du clergé afro-brésilien avec lequel il était très lié. Par un jeu mystique de coquillages, j'ai appris que j'étais associé à la divinité Oxala, qui est un peu l'équivalent de Jésus-Christ et dont la couleur est le blanc. J'ai donc étrenné ma première fameuse chemise blanche lors d'un tour de chant à Bahia et je ne l'ai pas souvent quittée. Pour Garcia Marquez, on est toujours en droit de ressembler à ce que les autres imaginent de vous. Par exemple, j'ai écrit Le Métèque, Le Facteur, dans des tonalités moustakiennes avant de chanter des airs plus sombres. On a alors reproché à l'"apôtre de la bossa-nova" de virer au chanteur engagé. Et pourquoi pas ? Dans Vagabond, je signe, en hommage à ma mère, Sarah, deux textes sur la judaïté : Les Mères juives, que j'ai pensé entonner un moment en duo avec Roger Hanin - j'ai tourné dans un Navarro! - mais il l'aurait "pied-noirisé". Et Le Soldat, l'histoire vraie d'un jeune de 15 ans parti en Israël pour faire fleurir le désert et amené à semer la mort avec son fusil. Cet homme, que j'ai rencontré il y a trente ans, était assailli par le doute. Le morceau s'est imposé aujourd'hui vu le contexte. Je suis juif par le baptême, français par la langue, égyptien par la naissance, grec par les papiers, arabe par l'art de vivre.»

« En général, je suis le séduit, pas le séducteur ni l'attaquant ou le chasseur, ou alors je suis un poseur de lacets. J'aimerais écrire un livre sur "mes" fiancées, on a tellement fantasmé sur mes conquêtes féminines, mais il y a toujours le danger de l'indiscrétion, de la complaisance. Cet album célèbre cette passion des femmes dans Amoureuse, J'aimerais la vie, J'ai grand faiblesse pour les femmes, notamment les Brésiliennes. Elles ne ressemblent à aucune autre. Je leur avais déjà dédié Chanson pour elle. "Elle ne marche pas, elle danse, elle ne parle pas, elle chante".»

« Je rapporte de mes voyages bouzoukis, guitares, accordéons, que je distribue ensuite dans des écoles... Au départ, je voulais faire des chansons, mais je ne savais pas écrire ni composer. J'étais entouré de gens de poésie. Par contagion - par esprit d'imitation peut-être - j'ai réussi à mettre des mots sur de la musique. C'était un accident heureux. Grâce à Miller, je me suis rendu compte que l'écriture était une sorte de thérapie joyeuse. Faire sortir de soi toute sa vie intérieure est salutaire. Le Métèque était un portrait de dérision des copains de la rive gauche. Alors, oui, je chante depuis trente-cinq ans. Je fais partie de la mémoire et pourtant je n'appartiens à aucune mouvance. En fait, je ne me considère pas comme un chanteur. A la fin de mon existence, je dirai juste que j'ai chanté aussi.»

Propos recueillis par Gilles Médioni

 
Le nouvel Observateur, semaine du jeudi 8 septembre 2005. - n°2131 -
 

Non, ce n’est pas un rêve ni les vapeurs du punch aux cacahuètes. La fille d’Ipanema a de longues jambes fuselées et une barbe blanche. Elle est assise sur le rivage, au soleil du matin, parmi les filets de beach-volley. Elle monte la garde, tendre vigile, sur votre bermuda abandonné où sommeille votre carte de crédit, tandis que vous vous ébrouez dans les vagues. Georges Moustaki, l’auteur de la bossa-nova «On est tous des pédés», est de retour au Brésil pour enregistrer son nouveau disque «Vaga-bond». Après «Déclaration» (1973), où il adaptait «les Eaux de mars» de son complice Tom Jobim, après «Portugal» (1974), où il faisait sienne une mélodie de Chico Buarque, après «Bahia» (1977), où il communiait avec son ami le romancier Jorge Amado et sa ville imaginaire. Lorsque d’un pas presque amoureux vous rejoignez sur le sable le chanteur septuagénaire, son œil philosophique fixe un tendron à demi nu flanqué d’un chien au collier rose, qui tient dans sa gueule une noix de coco verte. «Savez-vous comment on appelle le string, ici?», vous demande Moustaki, sous son bob couleur beige, de sa voix sourdement douce et plus relaxante que toutes les huiles essentielles. «Le fil dentaire…»

Celui qui découvrit le naturisme en 1953 sur l’île du Levant avec Michel Simon, Stéphane Grappelli et Annie Girardot ne goûte guère le string: «Il déshabille les femmes avant moi, ce n’est pas du jeu.» Quant au nu balnéaire. «Ça me rend malade. Les seins nus ne méritent pas l’agression du soleil et je m’attriste de les voir rougir et peler», dit cet homme qui aime les femmes, «de la femme fatale à la lesbienne convertie, de la bourgeoise pudibonde à la nymphette nymphomane, de la charmeuse de serpents à l’infirmière secourable»... Sans oublier les divas en petite robe noire Jacques Heim comme Edith Piaf, cette «superstar» qu’il se plut à «subir» et à «affronter» en 1958. «Elle avait vingt ans de plus que moi, une réputation de mangeuse d’hommes…» Pour cette Môme quadragénaire, Moustaki, glabre et obscur bimbo égyptien né de parents grecs, écrivit à 23 ans les paroles de «Milord», tube millionnaire qui resta vingt-huit semaines au hit-parade et dont les droits d’auteur lui permirent de s’établir sur l’île Saint-Louis puis de passer «dix années sabbatiques à ne rien faire». C’est-à-dire à «lire», à «jouer neuf heures par jour aux échecs» ou encore à s’inscrire à la Schola Cantorum, parmi des garçonnets, pour apprendre la fugue et le contrepoint – avant de triompher avec «le Métèque» en 1969.

«Piaf ne chantait que le malheur mais elle avait aussi un côté Francis Blanche, confie Moustaki en déboutonnant sa chemise pour se baigner. Elle et moi, on s’amusait à feindre des scènes de ménage pour effarer nos invités: "Je t’ai dit de ne pas manger de la viande, ça te rend acariâtre…" Hélas, nous en avions aussi de vraies. Elle était très jalouse de mon passé. J’avais une montre Timex que m’avait offerte une ancienne maîtresse. "Mais qu’est-ce que c’est que cette montre affreuse? Et d’où vient-elle?" Je lui réponds, alors elle voit rouge. Peu après, alors que je prenais mon bain, on frappe à la porte. "Si monsieur veut bien choisir", me dit alors un employé de chez Boucheron avec un plateau de montres à la main. Un geste de Piaf entre mille autres.»

C’est à votre tour de surveiller les affaires. Le chanteur entre dans l’eau avec un flegme de triton mais disparaît presque aussitôt sous un gros rouleau. Lorsqu’il émerge enfin de l’écume, la barbe dégoulinante et l’air tout desafinado, vous lui demandez d’une voix timide si tout va bien. Le chanteur reprend son souffle puis vous traite de «mère juive».

Rue Vinicius de Moraes, ainsi nommée à la mémoire du parolier de «Agua de beber», devant une épicerie ornée de noix de coco, Georges Moustaki est debout sur un pied. Il est en train d’essayer une tong qui s’attache au talon. Cette nouvelle mode ne le convainc pas. «Non, je reste fidèle à la tong classique», dit le défenseur de Sacco et Vanzetti en reposant l’article sur le présentoir. Là-dessus, nous passons à la pharmacie où le poète achète de la poudre de guanaja, et s’extasie muettement devant une friandise diététique à la banane, avant de vous confier qu’il aimerait bien avoir un jour dans l’île Saint-Louis une rue à son nom. Enfin, nous entrons dans le magasin de disques Toca do Vinicius, petit temple dédié au culte de la bossa-nova, où résonne la guitare de Baden Powell. Là, dans la boutique presque déserte, deux touristes japonaises, l’une coiffée d’un bibi, l’autre vêtue d’un tee-shirt «Starfucker», dégainent leur portable pour photographier Moustaki, alors qu’il imprime la marque de ses mains errantes et balladeuses dans un bac plein de ciment frais posé sur un guéridon, pour immortaliser sa contribution à la bossa reconnaissante. La veille, le chanteur est venu acheter quelques disques, dont «Acabou chorare» du groupe Novos Baianos (1973), album dont il a déjà usé trois exemplaires – et la vendeuse a reconnu son nom sur sa carte de crédit. De là, cette humble cérémonie.

Le lendemain a lieu la séance de photos, dans les ruelles d’une petite île du quartier de Gigoia, avec, en guise de figurante, une garota, nombril à l’air et portable rose, étudiante dans une école de sages-femmes. Rétif à la pause, Moustaki, qui n’a pas écrit «Ma liberté» pour rien, s’impatiente. Bientôt il s’emploie à mortifier le photographe Youri Lenquette, qui le mitraille. «Quand Cartier-Bresson est venu me photographier chez moi, vous savez combien il a pris de clichés? Deux», lui lance sadiquement le chanteur en proie à l’objectif. Sous ses allures «Don’t Worry Be Happy», il ne faut pas le gonfler, Georges. Ce n’est point le vieux beatnik bonasse amateur de sorbets Berthillon ou le «Monsieur 1 volt» qu’on veut bien voir en lui. Il n’est que de voir les smashs ravageurs qu’il inflige à l’adversaire à la section tennis de table de l’Union sportive métropolitaine des Transports, où il joue quatre fois par semaine. Un jour, Moustaki le motard à la Commando Norton 750 a même balancé son casque intégral à la gueule de Jacques Chancel, alors qu’ils préparaient un «Grand Echiquier» («Il avait dit quelque chose qui m’avait déplu. Je précise qu’il a esquivé le projectile»). Et tous les moustakologues connaissent l’anecdote du boulevard Saint-Michel: au début des années 1960, Moustaki stationne en 2CV au feu rouge. Des étudiants commencent à bousculer la voiture. L’auteur de «Dans mon hamac» démarre comme un forcené en emportant sur le capot un des chahuteurs et lui fait voir du pays, façon Choupette.

Sur la route de São Conrado, dans le minibus qui l’emmène au studio d’enregistrement, Moustaki lit «Mémoire de mes putains tristes» de Garcia Marquez en se grattant le mollet avec l’ongle de son pouce, parle portugais avec le chauffeur, grignote des biscuits au fromage à 1 real le paquet («J’aime la texture»), montre un hôtel à flanc de colline où il avait jadis ses habitudes («C’était idéal pour l’adultère, à l’époque où les hôtels étaient plus surveillés qu’aujourd’hui») ou bien médit doucement des confrères: «Gainsbourg n’a pas la dimension qu’on veut lui donner: ce n’est pas une œuvre. Brassens, c’est une œuvre. Brel, c’est une œuvre, même si je suis pas un fanatique. Gainsbourg avait un charme fou bien sûr. Mais quand je l’ai connu, il rasait les murs à cause de son physique. Baiser Brigitte Bardot, c’était vraiment un exploit pour lui.» Hallyday? «Gentil mais consternant avec son image de Mad Max.» Bashung? «Je n’ai rien contre mais je ne comprends rien à ce qu’il raconte.»

Il fait très froid dans le studio d’enregistrement Biscoito Fino («Il faut donner des biscuits fins aux masses», dit le poète Oswald de Andrade). Ici, tout le monde renifle, tousse ou éternue. Le directeur artistique de Virgin, Thierry Planelle, tout beurré de pommade Vicks, réprime un frisson grippal. Un visiteur porte même une écharpe. La clim est à donf afin de ménager les consoles électroniques contre la chaleur. Tandis que, derrière le vitrage, un saxophoniste alto en chemisette enregistre l’introduction de «Cet amour d’été», Moustaki, assis devant un écran d’ordinateur avec un pull gris sur les épaules, dessine des femmes nues sur Photoshop ou tape son propre nom sur Google. Selon la liturgie technologique, chaque musicien succède l’un à l’autre dans la cabine, avec son instrument. L’arrangeur de Milton Nascimento, Francis Hime, qui vient de composer un opéra sur la tragédie d’un footballeur dont le héros chante «J’ai faim de ballon» et où les amants se déchirent en s’écriant «Je te mets en corner», orchestre le tout sur un ordinateur. Insensiblement, on se prend aux remous des chansons-Jacuzzi de «Vagabond», disque tout empreint d’hédonisme inquiet: un billet doux aux mères juives («La mienne n’est plus là»), une ode aux femmes rondes, affectueux blason du corps de sa fille «gironde», un tombeau de Tom Jobim, une remuante reprise des «Eaux de mars» ou l’imparable tube: «Cet amour d’été», épitaphe bossa-novesque d’un départ de feux. Oh ! pourquoi les amours meurent-elles toujours avec l’été ?

Fabrice Pliskin