Res, non verba…
 

Un peu privilégié, je viens de finir de lire " Un chat d'Alexandrie " avant sa parution.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage qui n'est pas selon moi le reflet d'entretiens ni même une biographie, moins encore un doublon avec de précédentes parutions, mais plutôt une leçon de vie(s) qui trouve pour support presque anecdotique ; un parcours : celui de Georges MOUSTAKI.

Je vais le relire, car je l'ai quitté avec un spleen déjà vécu, vieil ami que j'ai rencontré après certains concerts. Etrange sentiment, doux et désagréable à la fois, que j'éprouve après une émotion qui me renvoie à tous ces possibles que je n'ai pas su concrétiser et que j'appelle mes échecs.

Je vais le relire, donc, un peu pour ce masochisme et le plaisir incongru qu'il me procure mais aussi pour certaines références artistiques, philosophiques ou littéraires, que je n'ai pas notées en première lecture et qui méritent d'être explorées.

Je vais le relire, aussi, car j'y trouve les traces de révoltes légitimes, d'écœurements qui m'envahissent à la lecture des quotidiens, d'exécrations initiées par d'insupportables réalités que la vision des journaux télévisés standardisent.

Je vais le relire, surtout, pour le ravissement que procure ce sentiment de partager un courant de pensées, certes minoritaire, peut-être vieillissant, sans doute démodé, qui dénonce l'intolérable, qui ne se satisfait pas d'un consensus tiède qui banalise les guerres et stigmatise les faux coupables aisément désignés.

Je vais le relire, également, pour sa légèreté feinte, son écriture précise et détaillée, la force de sa simplicité.

Je vais le relire, enfin, en espérant une suite, qui sait, en chanson(s)…


A chacun ses armes, les tiennes, écris-tu, se nomment musique et poésie.

Cela tombe bien ce sont les seules qui trouvent grâce à mes yeux !


André.