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« Il faut choisir :
se reposer ou être libre. » Il est vrai que Thucydide n’a
jamais connu Georges Moustaki !
Cet été, c’est le repos qui dévora tout mon
temps.Aux pieds du Vercors j’ai chanté, pour Catherine, Michel
et leur touchante famille italienne, « Petit testament » …en
Catalan ! Cette chanson je ne la chante plus qu’en Catalan. Sur ce
magnifique texte, la musique des mots de ma langue natale m’émeut
chaque fois plus encore. Je n’ai rien expliqué, je n’avais rien à rajouter.
En contemplant le massif montagneux sombre et secret planté en
face de la demeure, je pensais à Jean Prévost. J’ai d’ailleurs
revisité l’excellent ouvrage de Jérôme Garcin.
Dans les Pyrénées, coupé de tout, je n’ai pu
finir « La joueuse de go » de Shan Sa. Il est vrai que
je voulais lire l’ouvrage « en une seule prise ». Aujourd’hui,
c’est fait. J’ai eu le vertige sans quitter les sentiers si peu pentus.
J’ai aimé, j’ai ri, j’ai pleuré, je me suis ressaisi…
J’ai médité et me suis résolu à écrire
sur les courtes mais dantesques tragédies en treize points que
sont les parties de pétanques. Je tiens mon personnage, il se
prénomme Albert. – Je ne l’ai toujours pas fait - Du reste,
je n’ai rien écrit. Pas la moindre ligne, pas le plus petit
mot. Pas le plus petit bout de code HTML. Au grand dam de quelques
afficionados et de chers amis, « Les Chroniques » restèrent
comme moi : inertes.
Je n’avais pas même poussé la porte de ma maison que
j’ai appris, un jour après, le départ de Serge Reggiani.
Jo m’avait entretenu de sa profonde amitié pour Serge. Madame
la Mort, à ce moment, je t’ai voulue vaincue, détruite,
ridiculement insignifiante. Ma mémoire si capricieuse me rappela
ce poème de René Char :
«
Mort minuscule de l’été
Détèle-toi mort éclairante
À
présent, je sais vivre »
Pourtant, dans les jours qui suivirent, la douleur de la douleur de
l’ami me pénétra durablement…
Il y a longtemps, au bord de notre Méditerranée, je
fus bien incapable de retrouver le titre d’une chanson de Moustaki.
Jo n’en eu pas l’air surpris, moi oui !
Ce soir, je vous invite à découvrir cet hymne à l’impudeur
délicate, à la pruderie insolente, ce cantique méconnu,
cette chanson que j’aime tant …
« C’est là » est une ode à la vie qui toujours
gagnera. C’est en vous écoutant interpréter ce texte
que je voulais, Monsieur Reggiani, vous rendre, humblement, hommage.
André.
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